IL Y A 2000 ANS, IL FIT UNE ERREUR. OU EUT UN MOMENT D'ABERRATION BIEN COMPRÉHENSIBLE ÉTANT DONNÉ LE CONTEXTE MAIS CE SERAIT DIFFICILE À EXPLIQUER DE NOS JOURS. CE QU'IL ÉTAIT, IL NE L'EST PLUS. ET CE QU'IL EST MAINTENANT COMMENT L'EXPLIQUER ET À QUI ? ET IL FAISAIT CHAUD. C'ÉTAIT PROBABLEMENT UN VENDREDI. MAIS PAS EN AVRIL. SI ON UTILISE LES MOTS D'AUJOURD'HUI.
_____________________________________________________________________________________________

mardi

JOUR 2

Le Premier Homme avait péché

Encore

Le Premier Homme regarda autour de lui. Et, en effet, il avait péché. Encore.

Et ce n'était pas beau. Non. Que c'était laid. Vilain.

Il avait été vraiment méchant.

Tout ce sang. 

Et ces têtes.

Et ces corps sans tête.

Partout.

Ce n'était pas sa faute. 

Et il avait ses raisons.

Tout le monde a ses défauts. 

Parfois, il ne pouvait s'en empêcher. 

C'était une raison aussi. Peut-être pas aussi valable que d'autres mais qui expliquait assez bien.

Il ne fallait pas lui en vouloir.

Comme l'a dit Jésus, tout homme est pécheur. Parce qu'ils ne peuvent s'en empêcher. Seul le Christ est Parfait. Car IL est fils de Dieu.

Donc

Le Premier Homme n'était pas le seul dans cette situation: comme d'autres ayant le même problème, lorsqu'il voyait un homme, il avait instinctivement l'envie de le tuer. 

Bien sûr, lorsqu'on connaît les hommes, cette pulsion est tout à fait compréhensible et raisonnable. Et si on n'a pas de raisons sur le moment, il suffira de chercher un peu. On en arrivera à la conclusion et à cette question: pourquoi ne pas l'avoir fait avant ?

Et, si c'est le cas des gens ordinaires que dire des autres. Car plus la personne que l'on rencontre est puissante, davantage encore on a de bonnes raisons de la tuer.

C'est comme aller à la chasse aux fauves.

On se sent tout de suite après comme plus léger et libéré. Satisfait.

Comme lorsqu'un homme vient d'éjaculer dans une femme. Sa bouche. Son vagin. Son anus. 

Apaisé.

Pacifié.

Les femmes ressentent paraît-il la même chose après un orgasme. S'il faut les croire. 

Mais on ne parle pas des femmes ici.

Des hommes seulement.

D'un homme qui tuait des hommes.

Et, parfois, des femmes.

Mais moins souvent.

Beaucoup moins souvent.

Et

Mais

Il ne tuait pas tout le temps.

Il tuait même de moins en moins.

Et de moins en moins souvent

Mais

C'est comme la cigarette. Il est difficile d'arrêter une fois qu'on y a pris goût.

*

État 1 - 19 mai 2014
__________________________________________________________________